Bon, j'explique 1 fois et ensuite, allez zoup ! ils se débrouillent avec la p'tite BD !

Hé, j'ai le droit de rêver !

En réalité, c'est très complexe les additions à trous pour certains élèves. Sans s'étendre, il y a du psychologique qui est en jeu dès qu'il s'agit de trous et de pleins. Pour certains enfants qui ont vécu des traumas de type "manque", (perte d'un proche, séparation douloureuse, etc), compléter un espace vide qui dans leur réalité psycho-affective n'a pas été compléter, génère de l'angoisse. Cela peut aussi être des enfants qui ont eu du mal à trouver leur place au sein d'une fratrie. Les exercices à trous (pas seulement en math) peuvent être extrêmement complexes, limites impossibles, pour certains élèves. Il ne s'agit pas, d'aller chercher les raisons psychologiques qui font que tel ou tel élève n'y parvient pas, ce n'est pas du tout notre rôle, mais il faut en avoir conscience, cela aide à réguler notre langage pour enseigner.

Plusieurs obstacles pédagogiques :

-il faut se détacher de ce que l'on voit pour chercher ce qui n'est pas visible. Effectuer, en colonnes, 85+16 ne posent pas de soucis, car en additionnant 5+6, on trouve 11 qu'on ne voit pas. En revanche, 86+1_ =101, c'est autre chose ! Il faut parvenir à voir le 1 du résultat des unités et supposer que c'est 11. Me suis-je faite comprendre ? Cela demande beaucoup de flexibilité cognitive.

-il faut entrer dans le raisonnement incomplet d'un autre ! Aucun moyen d'utiliser son propre "déroulement", puisqu'on a des morceaux de début, de suite et de milieu. Chez les petits, ce sont des élèves qui ont du mal à compléter une file numérique sans commencer à 1, ou à compléter l'alphabet entre d et l. 

-il faut parfois compléter un trou par.....0 !!!! une valeur nulle ! Alors là, c'est le pompom ! Toute la problématique de ce 0 qui n'est pas rien mais "une trace de ce qui n'est pas". Dans 802, il n'y a pas de dizaines.